Le facteur « Indicateur d'efficacité énergétique » (PUE)
La demande mondiale d'électricité est d'environ 20 000 térawatts/heure. Le secteur des TIC (technologies de l'information et des communications) consomme 2 000 térawatts/heure et les centres de données, environ 200 térawatts/heure, soit 1 % du total. Les centres de données consomment donc une part significative de l'énergie disponible dans la plupart des pays. Le nombre de serveurs mis en place dans les centres de données du monde a été estimé à plus de 18 millions. En plus de leurs propres besoins énergétiques, ces appareils informatiques nécessitent également une infrastructure auxiliaire comme le refroidissement, la distribution électrique, le système d'extinction, les alimentations sans interruption, les générateurs, etc.
Pour comparer l'efficacité énergétique des centres de données, il est courant d'utiliser le facteur « Indicateur d'efficacité énergétique » (PUE). Il est défini comme le rapport entre l'énergie totale nécessaire à un centre de données et l'énergie consommée uniquement par le matériel informatique. Un PUE optimal est égal à 1. Autrement dit, la totalité de l'énergie est alors transmise à l'équipement informatique, avec zéro watt pour l'infrastructure auxiliaire.
Ainsi, pour minimiser le PUE, l'objectif est de réduire la consommation de l'infrastructure auxiliaire comme le refroidissement et la distribution énergétique. En général, le PUE des centres de données traditionnels hérités est d'environ 2, tandis que les grands centres de données hyperscale peuvent atteindre moins de 1,2. La moyenne mondiale était d'environ 1,67 en 2020. Ceci signifie qu'en moyenne, 40 % de la consommation totale d'énergie n'est pas due au matériel informatique. Cependant, le PUE est un facteur mathématique. Il ne nous dit rien sur la quantité totale d'énergie consommée. Autrement dit, si les appareils informatiques consomment beaucoup d'énergie par rapport au système de refroidissement, le PUE sera acceptable. Il est donc important de mesurer également la consommation électrique totale, ainsi que l'efficacité et le cycle de vie de l'équipement informatique. Par ailleurs, d'un point de vue environnemental, il faut aussi prendre en compte la source de production de l'énergie électrique, la quantité d'eau consommée (à la fois pour la production d'électricité et sur le site pour le refroidissement) et le cas échéant, l'utilisation de la chaleur résiduelle.
À l'origine, le concept PUE a été développé par le Green Grid en 2006 et publié sous forme de norme ISO en 2016. Le Green Grid est un consortium industriel ouvert d'opérateurs de centres de données, de fournisseurs de cloud, de fournisseurs de technologies et d'équipements, d'architectes d'installations et d'utilisateurs finaux travaillant à l'échelle mondiale sur l'efficacité énergétique et les ressources des écosystèmes de centres de données dans le but de réduire au minimum les émissions de carbone.
Le PUE reste la méthode préférée pour calculer l'efficacité énergétique des centres de données. Chez Munters, par exemple, le PUE est évalué à partir des pics de consommation, sur une base annualisée pour chaque projet. Lors du calcul des indicateurs PUE, seules la charge informatique et la charge de refroidissement sont prises en compte dans le calcul du PUE. On parle alors de PUE partiel (pPUE) ou de PUE mécanique (PUEM). Le pPUE crête est utilisé par les ingénieurs électriciens pour établir les charges maximales et dimensionner les générateurs de secours. Le pPUE annualisé permet d'évaluer la quantité d'électricité qui sera consommée au cours d'une année type et de la comparer à d'autres options de refroidissement. Bien que le PUE ne soit pas un outil parfait, il est de plus en plus soutenu par d'autres mesures comme le WUE (efficacité de l'utilisation de l'eau), le CUE (efficacité de l'utilisation du carbone) ainsi que par des approches qui peuvent améliorer la pertinence du PUE, y compris le SPUE (Server PUE) et le TUE (PUE total).