Entretien sur le coronavirus avec Cleanmix Oy Janice Bennett-Livingston Directrice Marketing Published: mai 6, 2020 Sciences de la vie Nous nous sommes entretenus avec Panu Wilska de chez Cleanmix Oy à propos du récent travail de bio-décontamination réalisé par sa société dans les laboratoires de sécurité biologique des Centres de contrôle et de prévention des maladies (KCDC) en Corée du Sud pendant la pandémie de coronavirus. Transcription modifiée de cet entretien ci-dessous. [00:00:06] Vaisala : Nous nous entretenons aujourd'hui avec M. Panu Wilska, PDG de Cleamix, un fabricant de générateurs portables de vapeur de peroxyde d'hydrogène. Bienvenue à vous, Panu. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les produits Cleanmix et les services proposés par Cleanmix. [00:00:25] Cleamix : Merci à vous. Cleamix fabrique des vaporisateurs de peroxyde d'hydrogène qui servent à décontaminer les chambres d'hôpital, les ambulances, les véhicules, ou à bio-décontaminer des objets individuels. Nous proposons le produit le plus petit du marché. Et ce générateur à vapeur de peroxyde d'hydrogène permet de surveiller l'intégralité des conditions ambiantes. Cela est possible grâce à la sonde de mesure de peroxyde d'hydrogène de la série HPP270 de Vaisala. Cette sonde permet de garantir que l'utilisateur [de notre équipement] ne court pas le risque de générer une condensation excessive sur les surfaces. À l'heure actuelle, nous accélérons les opérations. Même si notre société est jeune, nous sommes présents sur tous les continents. Enfin, pas en Antarctique... mais partout ailleurs. Nous sommes en train d'évaluer plusieurs distributeurs mondiaux et ajoutons de nouveaux pays à notre liste [de distributeurs] toutes les semaines. Ceci étant dit, la liste des partenaires sur notre site Web doit être mise à jour. Notre solution de bio-décontamination associe deux grandes innovations. La première est notre nouvelle méthode de vaporisation du peroxyde d'hydrogène ; la deuxième est le recours au capteur de peroxyde d'hydrogène vaporisé de pointe de Vaisala. Ce capteur nous donne tous les paramètres dont nous avons besoin. Auparavant, il était impossible de récupérer toutes ces données en une seule fois. [00:02:39] Vaisala : Cleamix utilise la sonde HPP272 pour mesurer la vapeur d'H2O2, la température, l'humidité relative et la saturation relative. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l'importance de la valeur de saturation relative ? [00:02:55] Cleamix : La saturation relative est tout particulièrement importante avec le peroxyde d'hydrogène car elle indique le point de condensation de la vapeur d'eau uniquement. Le peroxyde d'hydrogène se condense environ 20 fois plus facilement que l'eau. Ainsi, pour comprendre le point de condensation lorsque vous décontaminez à la vapeur de peroxyde d'hydrogène, vous devez comprendre à la fois la saturation de l'eau et la saturation du peroxyde d'hydrogène. Mettons que vous ayez une humidité relative de 60 %, la saturation relative lors du cycle de décontamination au peroxyde d'hydrogène peut approcher les 100 %. Et nous savons bien que la condensation du peroxyde d'hydrogène peut endommager les surfaces. La vapeur n'abime rien, elle tue les microbes sans endommager les surfaces. Mais si vous allez jusqu'à la condensation, les matériels électroniques ou sensibles pourraient subir des dommages sérieux. Grâce aux sondes de la série HPP270 de Vaisala, nous voyons les deux valeurs : l'humidité relative et la saturation relative. La valeur de la saturation relative donne la combinaison eau + peroxyde d'hydrogène dans la vapeur. La sonde Vaisala donne un retour d'informations automatique au vaporisateur. Ainsi donc, même si l'utilisateur a entré des paramètres de programme, il pourrait y avoir condensation. La machine Cleanmix n'autorise pas cela, des protections automatiques sont déclenchées. Il s'agit de la seule machine du marché où les données en temps réel du capteur règlent les paramètres du process, en temps réel. [00:04:52] Vaisala : Les sondes HPP272 sont-elles intégrées au générateur de vapeur Cleamix ? [00:05:00] Cleamix : Non seulement les sondes sont intégrées, mais elles sont aussi connectées. Le capteur est placé le plus loin possible du périphérique car notre machine produit énormément de vapeur. Si le capteur se trouvait trop près du vaporisateur, les valeurs de concentration seraient trop élevées, même dans un environnement correctement ventilé. Il me semble que la longueur de câble standard est d'environ 1,5 mètres. Certains clients demandent même des câbles plus longs. De cette manière, le capteur est placé le plus loin possible de la machine, aussi loin que le câble le permet. Mais le capteur est intégré dans le sens qu'il fait partie intégrante du contrôle de processus. [00:05:50] Vaisala : Vous avez récemment visité les Centres de contrôle et de prévention des maladies (KCDC) en Corée du Sud pour réaliser un travail de décontamination dans leurs laboratoires de sécurité biologique. Pouvez-vous nous en dire plus ? [00:06:03] Cleamix : Oui, ce fut une expérience extrêmement utile, à la fois pour Cleamix et à titre personnel. Les sud-coréens ont des laboratoires de sécurité biologique de niveau 2 et de niveau 3. Ces laboratoires doivent être décontaminés fréquemment. Ils manipulent des agents pathogènes extrêmement dangereux tels que le SRAS, le MERS, les coronavirus. Même en l'absence de pandémie, il faut malgré tout fréquemment décontaminer pour garantir un environnement de travail sans danger. Vous devez être certain de ne pas contaminer les analyses en cours avec quelque chose de [résiduel provenant du process précédent]. Dans les CDC coréens, plusieurs salles étaient communicantes. Un couloir traversait ces salles, avec des sas pour entrer et sortir et des espaces de stockage. Pour réaliser la bio-décontamination, nous avons mis en réseau quatre générateurs de vapeur Cleamix dans un seul système de contrôle de processus. Pour mettre en réseau les générateurs, l'un d'entre eux sert à contrôler le processus pour plusieurs machines mises en réseau. Nous avons [décontaminé] ce laboratoire en cinq passages différentes. Nous avons segmenté l'espace en volume. D'abord, nous nous sommes occupés de l'autre laboratoire en trois passages différents. Nous avons divisé l'espace en trois volumes égaux et avons installé un [générateur de vapeur] dans chaque salle. Les résultats de la décontamination étaient bons. Le temps de traitement nécessaire pour la destruction de 6 log, autrement dit 99,9999 %, fut atteint en 1h15. Des indicateurs biologiques ont ultérieurement confirmé cette destruction. Le jour suivant, lorsque nous nous sommes occupés de l'autre partie du laboratoire, nous avons divisé l'espace en deux segments. Nous avons obtenu à peu près les mêmes temps d'exécution, aux alentours de 1h15 par segment. Cela nous a montré que dans les conditions de laboratoire, nous pouvions même augmenter le volume traité par une seule machine en très peu de temps. C'était très intéressant parce que les Coréens avaient utilisé une autre machine de bio-décontamination auparavant. Il s'agissait d'une machine qui incluait la condensation des surfaces lors du process. Dans les laboratoires, vous avez le droit de le faire. Par contre, c'est interdit dans les environnements contenant des matériaux sensibles. En utilisant cet autre équipement, il leur fallait quatre jours entiers pour tout décontaminer alors que nous sommes parvenus au même résultat en deux jours ouvrés. Sans aucune préparation ni autre chose en dehors des heures ouvrables normales. Donc, sur un total de 16 heures, dont la configuration et le démontage, nous avions terminé. Le fournisseur précédent avait eu besoin de 96 heures pour tout faire. [00:09:32] Vaisala : La situation était-elle différente ? Parce que je crois savoir que c'était récent. Et donc la première question est la suivante : pourquoi la Corée du Sud ? Et la deuxième question est la suivante : ce travail de bio-décontamination était-il différent des autres ? [00:09:50] Cleamix : En ce qui me concerne, c'était la première fois que je me rendais sur un point « chaud ». Je veux dire, j'ai beaucoup travaillé sur le terrain. Mais c'était la première fois que j'ai réellement dû enfiler l'équipement complet, les respirateurs, les combinaisons, etc., tout ce qui permettait d'être vraiment protégé contre tous les contaminants pouvant être présents dans un laboratoire de niveau BSL-3. Une expérience personnelle tout à fait intéressante. J'avais l'habitude de travailler dans les centrales nucléaires. Mais ce type d'installation s'apparente davantage à une zone à haute contamination. Nous sommes arrivés là-bas parce que nous avons un excellent partenaire en Corée du Sud, la société BioAll Labs. Elle distribue les produits Cleanmix en Corée du Sud et propose également des services de bio-décontamination. Je me suis donc rendu sur place pour aider l'équipe de service à former ses employés sur cette bio-décontamination. Lors de ce voyage, nous avons également visité beaucoup de sites gouvernementaux. Il ne s'agissait pas d'une démonstration, mais d'un projet commercial. Le KCDC s'est évidemment montré très intéressé par le fait que, s'il en avait besoin, la décontamination pouvait être rapide. Il a été agréablement surpris de constater qu'un travail qui prenait précédemment 96 heures pouvait être réalisé en 16 heures. C'était la première fois que je me rendais dans ce pays mais, maintenant que je connais l'endroit, je pense que nous pourrions réaliser le même travail en une seule journée. Tout est affaire de préparation, de planification et de référence sur le fonctionnement de votre machine à cet endroit. La réponse apportée par la Corée du Sud face à la pandémie de coronavirus est un modèle pour le reste du monde. Nous devons étudier dans le détail ce que les Coréens ont mis en œuvre et comment. Bref, maintenant ils savent comment bio-décontaminer leurs laboratoires en un temps très court. [00:12:28] Vaisala : Il semble que la rapidité de la réponse soit l'un des points forts de la Corée du Sud pour gérer la pandémie. Pensez-vous que cela explique en partie pourquoi ils vous ont contactés, vous et votre distributeur ? [00:12:45] Cleamix : Oui, je pense qu'ils avaient conscience qu'ils devaient appliquer les meilleurs pratiques disponibles. Voilà pourquoi ils nous ont demandé de venir. Mais si vous regardez la réponse coréenne face au coronavirus, elle ne prouve pas seulement l'efficacité du pays à tester et à se préparer, elle prouve aussi que les Coréens ont été extrêmement efficaces dans le suivi des chaînes d'infection. Ils ont localisé toutes les personnes potentiellement exposées au virus et les ont isolées de manière efficace. La population générale était plutôt en sécurité. Voici un exemple. Des semaines après mon retour de Corée, je continue de recevoir des messages sur [une application téléphonique sud-coréenne] m'informant que si j'ai emprunté tel bus dans telle région, je dois me faire tester immédiatement car une personne positive au COVID-19 était présente à une heure donnée. Oui, c'est allé aussi loin que ça. Ou alors, l'application est capable de vous dire si vous étiez dans un restaurant où se trouvait également une personne positive au COVID-19, vous recevez une notification par SMS. Il y a une carte et, si une personne positive au COVID-19 se trouvait au même endroit que vous, vous devez immédiatement vous rendre dans un centre de dépistage. [00:14:11] Vaisala : C'est incroyable. [00:14:12] Cleamix : Le reste du monde doit s'inspirer de la Corée du Sud. [00:14:20] Vaisala : C'est merveilleux ! Pensez-vous qu'à l'avenir la bio-décontamination va prendre de l'importance ? Il va sans dire qu'elle a toujours été importante dans les laboratoires de sécurité biologique... Mais pensez-vous qu'à partir de maintenant elle sera davantage utilisée dans d'autres applications ? [00:14:41] Cleamix : Oui, absolument, et c'est d'ailleurs l'une des choses que nous abordons dans notre webinaire Cleamix. Nous avons discuté de la possibilité d'une transmission aéroportée du coronavirus. Il est possible qu'il se propage comme un aérosol, qu'il soit capable de parcourir de grandes distances. Dans ce cas, la distance recommandée des deux mètres ne tient pas. Vous devez accepter le fait qu'en allant au supermarché, vous pouvez être exposé au coronavirus. Il est possible qu'il se transmette même lorsque les personnes sont séparées par une distance de cinq mètres. Les gouvernements commencent seulement et doucement à admettre ce possibilité. Ainsi, cette transmission aéroportée impliquerait une décontamination fréquente des moyens de transport tels que les bus, les trains, etc. Car si le virus est aéroporté, il adhère également aux surfaces. Par exemple, sur le paquebot de croisière Diamond Princess, des traces du coronavirus ont été décelées 17 jours après le débarquement des derniers passagers. Cela signifie qu'il est capable de survivre sur les surfaces. S'il peut en plus se diffuser comme un virus aéroporté, cela veut dire qu'il peut être n'importe où. Le seul moyen de garantir qu'une zone est saine et propre consiste à utiliser une méthode de décontamination au gaz. Et la vapeur de peroxyde d'hydrogène est la seule méthode ne laissant aucun résidu toxique. Elle est sûre pour les surfaces et relativement facile à configurer et à contrôler. Grâce aux appareils Cleanmix, nous pouvons mettre en réseau plusieurs périphériques et traiter un nombre illimité de volumes. [00:16:57] Vaisala : Eh bien, merci d'avoir pris le temps de venir discuter avec nous aujourd'hui. Nous savons que votre temps est précieux. Il est précieux pour tout le monde en ce moment. Bonne continuation ! [00:17:15] Cleamix : Merci. Vaisala fait un excellent travail. Nous envisageons maintenant la bio-décontamination des respirateurs, des combinaisons et autres équipements usagés qui sont généralement mis au rebus. Il peut y avoir des cas où ils pourraient resservir. Grâce aux sondes de la série HPP270 de Vaisala, permettant de contrôler le point de saturation, nous pouvons traiter d'importantes quantités de matériels recyclables sans nous soucier du fait qu'ils seraient mouillés par la condensation lors du traitement. C'est un chaînon manquant… Une étude a été publiée par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies américain et l'Université Duke. Oui, la [vapeur de peroxyde d'hydrogène] est efficace mais, si vous ne parvenez pas à contrôler le point de saturation et à contrôler le process en conséquence, une condensation peut apparaître sur le matériel et l'endommager. Nous nous assurerons que cela n'arrive pas. Un grand merci à vous ! Vaporized Hydrogen Peroxide Bio-decontamination in BSL laboratories133.01 KB Fighting Superbugs Proactively: Innovation & Collaboration in Vaporized Hydrogen Peroxide Bio-decontamination1.54 MB
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